Priorité 1 : Le développement durable de la pêche et la préservation des ressources halieutiques
Espace de débat dédié à la priorité 1
Le FEAMP doit consacrer un budget à la protection, la restauration et la connaissance du milieu marin
Des écosystèmes marins en bonne santé représentent la meilleure garantie d’une pêche à la fois abondante sur le plan des captures et rentable économiquement. Compte tenu des effets déjà observables du changement climatique sur la répartition des espèces, la protection et la restauration du milieu marin constituent un impératif de gestion. Ceci est d’autant plus vrai que la prochaine décennie sera cruciale pour la transition vers un modèle durable de nos activités. Alors que le prochain FEAMP devrait être un instrument privilégié de mise en œuvre de cet objectif, aucune enveloppe n’y est consacrée dans l’accord actuel.
A.Rappel
En juillet 2020, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili présentait la stratégie nationale 2030 pour les aires protégées. L’objectif de protection de la France est d’atteindre 30% des territoires terrestres et marins d’ici 2030, dont 10% de protection forte[1]. Concernant les aires marines, les ONG environnementales ont mis en évidence le manque d’ambition du texte et souligné la faible cohérence des orientations avec les préconisations scientifiques. Deux problèmes principaux ont été soulignés : le faible niveau de protection effective et la mauvaise répartition géographique. Une étude scientifique de 2018 a également montré que 59% des AMP (aires marines protégées) européennes étaient chalutées et 38% avec une intensité supérieure à celle relevée à l’extérieur[2].
Pourtant, l’expérience montre que les AMP – lorsqu’elles ne se résument pas à de simples constructions de papier – constituent des outils efficaces améliorant la résilience des écosystèmes.
De plus, la connaissance des milieux marins est étroitement corrélée à ces objectifs de protection et de restauration. Sachant les bouleversements à venir, il est impératif de disposer du meilleur niveau de connaissance possible afin d’anticiper les effets et adapter les politiques publiques.
B.La France doit consacrer 25% du FEAMP à cet objectif
Alors que le Parlement européen avait proposé de consacrer 25% du prochain FEAMP à la protection, la restauration et la connaissance du milieu marin, c’est néanmoins la position du Conseil qui l’a emportée. Sur les six milliards d’euros que devraient compter le fonds, pas un euro n’est sanctuarisé pour cet objectif essentiel.
Quels montants la DPMA y consacrera-t-elle dans le programme opérationnel ?
Références
[1]Voir : https://bit.ly/3qHke37
[2]Dureuil et al., 2018: https://bit.ly/2JY27p9
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